Chapitre VII
Encore un nouveau ?
Après avoir prévenue ma mère que Louise, Max et moi mangerions dans un fast - food non loin de là, nous marchions en direction de la zone pas très bien réputée de Londres, mais là où il s'y trouvait un Macdonald. Max commanda une fois de plus le restaurant tout entier alors que Louise et son petit appétit ne de demandèrent qu'une portion appropriée à un moineau. Je m'assis sur la première table libre que j'aperçus puis je commença à manger sans bruit. Je repensais à ce que m'avait dit Oliver. Il paraissait gêné en me demandant pardon. Peut - être que cet ingrat s'était rendu compte de ses erreurs. Alors que je mangeais tranquillement, je sentis des regards me transpercer le dos. Je posa mon hamburger puis chuchota à Louise qui était en face de moi si doucement que Max resta plus que concentrer sur son repas qu'il semblait tant apprécier :
_ « Louise, est - ce qu'on m'observe derrière ?
Elle leva la tête et regarda derrière moi les yeux ronds. Elle détourna immédiatement le regard comme si elle avait peur. Un peu comme dans les films dans lesquels un personnage dit à l'autre de ne pas se retourner car il y a un monstre derrière lui et que l'autre bonhomme se retourne quand même. Je pencha ma tête vers la gauche puis je lui demanda en la pressant :
_ Louise, c'est qui ?
Elle me regarda comme si de rien était puis me lança doucement :
_ Ce sont des sortes de racailles et ils sont trois, y en a un qui te regarde toujours d'ailleurs.
Je déglutis sachant que je ne pouvais me retourner de peur de.. de quoi au juste ? De me faire poignarder peut - être ? Je me leva puis je sortis du fast - food, les yeux rivés sur mon téléphone pour ne pas croiser leurs regards. Max me suivit, Louise sur les talons puis le rouquin me retint par les épaules.
_ Un problème, Tsu ?
Je leva les yeux car il faisait au moins une tête de plus que moi puis je baissa la tête en souriant.
_ Mais non, tout va bien !
Louise semblait inquiète. Pourtant il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire. Peut - être me fixaient - ils car ils pensaient me connaître ou alors ils voulaient simplement mon sandwich. Alors je me détendis et je souris à mon amie bouclée en lui chuchotant :
_ Je vais bien, j'ai juste mal dormi, pour changer.
Elle ricana puis nous nous dirigeâmes vers le cinéma. Sur les affiches je vis des films de super héros, d'amour, d'horreur, de comédies, de navets français et même de dessins animés pour enfants. Louise choisit le film d'horreur pour pouvoir se jeter dans les bras de Max à la moindre occasion, évidemment. Je soupira pendant que le rouquin la dévisageait.
_ Toi ? Devant un film pareil ? Tu tiendrais pas deux secondes dans la salle. »
La pauvre, c'est vrai qu'elle était sensible au films d'horreur, comme beaucoup de gens, dont moi. Mais je ne l'étais peut être pas autant qu'elle. C'est pour les bourrins, c'est moche et sombre et puis je n'y vois pas le moindre intérêt. Voir des gens s'entretuer pendant une heure trente. Une simple excuse pour les filles timides tel que Louise voulant trouver un moyen de se rapprocher du garçon qu'elles aiment, même si parfois, c'est eux qui sortent de la salle en courant. Puis nous rentrâmes enfin dans la salle pour voir ce fameux film d'horreur.
*
Comme je l'avais prévu, Louise n'avait pas lâché Max de toute la séance. Et lui, il bouffait ses pop - corn, plus captivé que jamais par ce film horrible, ignorant presque que la blondinette lui avait sauté au cou à multiples reprises. J'avais fermé les yeux pendant pratiquement toute la séance car je n'avais personne, moi. Oui, j'insiste sur le « moi ».
La petit blonde et le rouquin habitaient à deux pâtés de maison de différence, alors je les laissa rentrer seuls, tous les deux, pendant que je continuais mon chemin vers ma maison. Ce fichu film avait bien duré deux heures, et il me fallait au moins trente minutes pour rentrer chez moi. Je n'arriverai probablement pas avant dis - sept heure. Je marchais, les yeux sur le petit écran de mon téléphone puis je heurta quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Je leva les yeux et j'aperçus un garçon que je n'avais jamais croisé auparavant. Il était blond, et il portait un casquette jaune. Il me dévisagea puis me lança :
_ « Bah alors, tu regardes pas où tu vas ?
Je rougis automatiquement puis je m'inclina légèrement – ce qui le fit rire – en lui demandant pardon. Il me sourit et j'en resta bouche bée. Comment avais – je pu louper un garçon aussi beau ? Il s'inclina à son tour comme pour se moquer de moi gentiment puis il continua son chemin après m'avoir dit que ce n'était pas grave. Je continua alors moi aussi en repensant à ce blond, qui avait tout d'une star de cinéma. En plus il s'habillait vraiment bien. Quel dommage qu'il ne soit pas au collège. Je passa devant le skate parc puis je compris que c'est de là qu'il venait, puisqu'il avait une de ces planches à roulettes dans la main. Je souris bêtement quand je sentis une main se refermer violemment autour de mon poignet. Je sursauta puis quand je leva la tête, je vis une des trois racailles de tout à l'heure. Je savais que ça ne valait rien de bon de trainer seule, surtout après avoir vu ces trois – là au fast - food. Sous le choc, j'essaya de m'enfuir mais il me tenait trop fermement pour pouvoir partir. Mais où était ses deux amis de tout à l'heure ? Il était seul ? Il m'avait suivie ?!
_ Viens, je vais te montrer un truc.
Il ne me dit pas ça gentiment, non, il avait l'air malintentionné, et j'avais peur. Je tenta une seconde fois de partir mais il me serra fort contre lui. Je déglutis, comme au Macdonald, de peur, puis je baissa les yeux, sachant que c'était inutile. Celui – là n'était ni moche, ni beau. A vrai dire, je pense qu'il serait largement potable si ce n'était pas une racaille. Mais malheureusement, il avait ce look que je trouvais vraiment laid qui consiste à porter des jeans trop bas et des sweat énormes ainsi que ses baskets en toiles qu'ils avaient tous. Je sentis les larmes me monter au yeux tandis que lui rigoler en me voyant dans cet état. Décidément, ces gens là n'avaient vraiment rien dans le crâne.
_ Bon, lâche là.
Je me retourna et je vis le même garçon dans lequel j'avais foncé tout à l'heure. Il s'approcha de nous, les mains dans les poches comme si il avait l'habitude de cette situation puis il donna un coup de poing dans le ventre de mon assaillant. Mais il ne m'avais pas lâchée. Coriace.
_ Dégage, t'as rien à faire là.
Lança l'autre qui se tenait la taille apparemment bien touché par le coup de l'inconnu qui venait apparemment m'aider. Il me lâcha et me poussa si fort que je tomba sur le derrière et l'arrière de ma jupe se déchira. J'écarquilla les yeux puis je resta assise ne sachant que faire. Le blond à la casquette avait réussi à faire dégager cette racaille qui me voulait je ne sais quoi de mal et qui avait lancé avant de partir :
_ Toi, je t'aurais.
Je ne sais pas si il parlait de moi où du mec qui l'avait tabassé mais peu importe, je ne comptait plus rentrer seule. Je me leva ayant oublié que ma jupe était déchirée à l'arrière puis je me rassis aussitôt.
_ Tu comptes dormir là ?
Il avait l'air énervé. Pourtant ce n'était pas ma faute, et puis ce n'est pas comme si je lui avais demandé quoique ce soit. Je rougis puis je fis non de la tête. Il me lança son sweat puis me dit plus calmement :
_ Mets ça, je te raccompagne.
Je me leva puis j'enfila le sweat jaune de ce garçon qui heureusement, trop grand pour moi, m'arrivait à demi – cuisse cachant donc ma jupe craquée puis je marcha derrière lui sans sortir un seul mot.
Chapitre VI
Ce samedi là
Seule. Seule dans le noir. Les stores fermés et les rideaux tirés, silence complet dans cette maison qui parait triste à cette heure-ci. Mon réveil indique quatre heure du matin et quarante six minutes. Je me frotte les yeux pour vérifier cela, puis je laisse tomber lourdement ma tête sur le coussin. Je déteste me réveiller aussi tôt alors que je peux dormir. Le sommeil ne revint pas, alors je me lève et je file à la cuisine. J'ouvre le frigo dont la lumière m'aveugla pour le refermer aussitôt. Je ne vois presque rien. Je cogne mes pieds contre les meubles et je m'empêche de râler à chaque fois, prenant soin de ne réveiller personne. J'avance dans l'obscurité, ne sachant que faire. Alors je m'assois sur le canapé et je prends mon téléphone que j'avais oublié sur la table basse. J'avais deux nouveau messages. Un, reçu hier, à vingt heure trente, qui exprimait la joie de Louise car elle venait chez moi tout à l'heure, l'autre, de Max, qui me demandait si je voulais aller au cinéma le lendemain. Je me frotta les yeux puis reposa mon téléphone, car il était trop tôt pour leur répondre, ils me tueraient si je les réveillais. Alors je m'allongea. Puis m'assoupit enfin.
_ Tsu, réveille-toi, allez ! Debout !
Deux petites mains frottaient brutalement mon épaule alors je les repoussa en gémissant les yeux clos. Mais cela reprit. Je grogna puis me leva en me frottant les yeux. Je bailla puis je vis enfin ma petite sœur, Hisa, bien qu'elle m'était floue. Je soupira en voyant l'heure affichée sur le micro-onde – qui elle aussi, était brouillée - exactement neuf heure et douze minutes puis je vis ma mère me sourire depuis la salle à manger. Elle petit déjeunait tranquillement à sa place habituelle, alors que je lui souris en retour.
_ Coucou ! Hisa, rends-toi utile et va me chercher mes lunettes dans ma chambre s'il te plait.
La petite brune soupira puis monta les escaliers. Moi, je me leva puis je m'approcha de la table pour m'assoir sur l'une des chaise et me servir enfin un verre de jus d'orange puis une tartine de confiture de fraise. Pendant que je mangeais, ma mère se leva et débarrassa son assiette. Hisa qui était revenu vers moi en chantant me tendis mes lunettes puis s'éloigna dans le salon avant de s'installer sur le canapé avec ses poupées. Elles étaient laides d'ailleurs. Mais vraiment mignonnes. Vous savez, ces poupées vaudou, avec un bouton en guise d'œil et de la laine mal coupée pour les cheveux ? Décidément, mon petit monstre de sœur se contentait de n'importe quelle jouet. Je pris mon téléphone après avoir quitter la table puis je rédigea un message à Max, acceptant son invitation pour le cinéma. Je monta les escaliers puis j'enfilai enfin une jupe bleue marine à pois blancs avec un collant et un pull blanc, fin, et large juste serré à la taille et aux poignets. Je coiffa mes cheveux en bataille puis les releva en chignon pour enfin sortir de la salle de bain prête.. prête à quoi ? Finalement c'était juste un plaisir de s'habiller joliment même quand on ne sort pas. Je mis mes bottines marrons puis je sortis dans le jardin en prenant soin de ne pas faire trop de bruit en refermant la porte. Ma mère avait l'habitude que je traine dans les rues quand je m'ennuyais. Je sortais avec mon téléphone et mes écouteurs puis je faisais le tour du quartier pour rentrer à l'heure du déjeuner. Puis je reçu un appel de Louise, la sonnerie m'avait faite sursauté car elle sonnait dans mes oreilles sachant que je portais mes écouteurs. Je les arracha immédiatement de mon mobile puis je décrocha.
_ « Allo ? Commençais – je par dire.
_ Oui, Tsu, c'est Louise ! » Je me retins de lui répondre sans blague puis la laissant continuer. « Je peux venir de suite chez toi ? Enfin à vrai dire juste passer, je suis avec Max, on se demandait si tu pouvais nous accompagner aux Macdo ce midi ? Ce serait génial, non ? En plus il fait pas trop moche !
Je me frotta les yeux puis grommela comme si j'allais accepter à contre – coeur. En fait je ne me sentais pas trop d'humeur à sortir. J'aurai préféré passer la journée avec Louise seulement, et pas devoir suivre les deux faux amoureux pendant des heures. Mais elle avait l'air si heureuse que j'accepta finalement.
_ C'est d'accord, je t'attends devant chez moi.
_ Merci Tsu, t'es géniale ! »
Je soupira puis appela ma mère pour la prévenir et évidemment, elle ne protesta pas. Même si elle aurait préféré que je reste pour l'aider à s'occuper de l'autre teigne. Une autre fois maman, c'est promit. Je garda mon téléphone à la main, sachant que je n'avais ni poche, ni sac, puis je remis mes écouteurs dans mes oreilles. Étrangement j'aperçus une silhouette non loin, ce qui était bizarre, car je ne croisais jamais personne dans cette rue, de si bon matin. Je m'approcha alors et je déglutis quand je reconnu ce visage familier qui n'était autre que celui d'Oliver. Je me retourna pour qu'il ne me voit pas mais ce fut trop tard, je l'entendais s'approcher alors je fis mine de ne pas l'avoir vu, ni entendu.
_ « Salut la chinoise.
Je retins mon souffle puis me retourna enfin, faussement étonnée. Je lui fis un sourire forcé et froid en lui répondant juste poliment.
_ Bonjour. Japonaise.
_Certes.
_ Que veux – tu ?
_ M'excuser.
Je le regarda avec de grands yeux puis j'ajustais mes lunettes sur mon nez en balbutiant.
_ Mais tu t'es déjà excusé, et puis je n'ai plus mal du tout.
Il mit ses mains dans ses poches et leva les yeux au ciel comme si il était déjà exaspéré que j'ai réponse à tout.
_ Je voulais dire de t'avoir embêtée en cours et de t'avoir suivie ensuite, et évidemment, de t'avoir fait mal, mais ce n'est qu'un détail. Bref, je te laisse tranquille maintenant, à la revoyure, chère amie.
Ce ton étrangement ironique ne me plaisait pas. Et comment ça, ce n'était qu'un détail ? De toute manière que cet inconnu retourne à ses occupations, je n'avais aucune envie de lui parler. Je retourna donc devant chez moi pour attendre Louise. Pas très discrète d'ailleurs, on voyait les cheveux bouclés du rouquin à vingt mètres de là. Ça pour un roux poil de carotte. Je souris en les voyant tous les deux me faisant des signes le sourire aux lèvres puis je me méfia en jeta un coup d'œil vers Oliver qui s'éloignait lentement, mais sûrement.
Chapitre V
Encore toi ?
Heureusement, le soleil brillait, il n'y avait ni vent, ni nuages, le ciel était parfaitement bleu et il faisait une température agréable. Grâce à ce temps parfait, j'étais de bonne humeur malgré cette longue journée de rentrée. Mais à ce moment là, quand je sentis ma tête peser plus lourd sur mes épaules, je savais que mon trajet ne se passerai pas comme d'habitude.
*
Je sursauta et leva la tête tant bien que mal en essayant de dégager de mon crâne ce poids qui me pesait lourdement sur le crâne. C'était Oliver, qui me regardait avec ses yeux plus foncés que du charbon, le sourire au lèvre et son air moqueur dans le regard. Je le repoussa en soupirant puis lui lança :
_ Japonaise, merci, au revoir.
Il inclina la tête sur la côté en me voyant si têtue puis se mit à marcher à côté de moi. Je le fusilla du regard, mais il ne réagit pas, il se contenta de me suivre sans rien dire. Allait – il me coller de cette manière jusqu'à ce que j'arrive chez moi ? Je ne l'espère pas. Mais il était toujours là, les mains dans les poches, il ne parlait pas. Je tenta de garder mon calme, le trouvant trop collant puis il me regarda en rigolant. Je leva les yeux au ciel, ne comprenant pas ce que clochait chez lui. Peut-être n'avait-il tout simplement pas envie de faire le chemin seul. Mais moi, si. Je mit mes écouteur dans mes oreilles et monta le son de ma musique au maximum pour ne pas entendre si jamais il voulait m'adresser la parole. Comprenant pourquoi j'avais fait ça, il leva à son tour les yeux au ciel puis commença à imiter tous les gestes que je faisais. Je crois que tout le monde déteste ça. C'est réellement agaçant. Encore plus quand vous avez envie d'être tranquille. Je le regarda désespérément et il fit de même. Soudainement, mon téléphone vibra. Je le sorti rapidement de ma poche et ouvrit le message que je venais de recevoir.
De : Louise
A : Moi
Tsu, tu vas bien ? Je ne t'ai pas vu à la sortie des cours, tu as un problème ? J'ai fait le trajet avec Max, il m'a empêché de faire des gaffes deux fois de suite. Tu crois que je suis trop maladroite ? Ou peut-être stupide ? Au fait, demain je peux venir chez toi demain, je ne veux pas passer mon samedi seule !
Décidément, elle ne changera jamais. La pauvre avait dû se sentir vraiment mal à l'aise en se montrant maladroite devant mon ami roux. Elle qui détestait s'afficher et se faire remarquer, quand c'était devant la personne qu'elle aimait. Enfin, ça, elle ne l'admettra probablement jamais. Je ne su quoi lui répondre sur le moment sachant qu'il faudrait l'accord de mes parents pour qu'elle vienne même si à mon avis, ils diraient oui sans problème. Ils adoraient Louise. C'était comme un membre de la famille et puis elle connaissait mes parents et ma sœur, ainsi que ma maison par cœur. Je me contenta de lui répondre brièvement :
De : Moi
A : Louise
Non, je voulais juste rentrer rapidement, car je suis fatiguée, je n'ai pas beaucoup dormi et puis aussi te laisser avec Max, tu n'es jamais seule avec lui. Ne t'inquiète pas, Max te connait, il sait que tu es pas très futée, mais tu es loin d'être stupide, rassures-toi. Je te confirme tout à l'heure que tu peux venir chez moi demain. Bisous ma Louise.
Mais je rêve ou cet abruti d'Oliver lisait ce que j'écrivais ? On ne lui avait donc jamais apprit à être poli ? Apparemment ce nul ne connait pas le respect. Je rangea mon téléphone dans ma poche, furieuse, puis il se mordit les lèvres. Il baissa les yeux et se contenta de murmurer un « désolé ». Je l'ignora et m'arrêta net devant lui.
_ Bon, tu veux quoi ? T'as fini de me suivre ? Je ne te connais même pas. Si tu continues je me plains de tentative de viole.
Il ricana et m'ébouriffa les cheveux. Il prit un air de snob et prononça avec un pur accent anglais.
_ Excusez-moi, mademoiselle Mori, mais il me semble qu'une jeune fille ne doit pas rentrer seule chez elle aussi tardivement.
Non mais, c'est la meilleure. Il n'était que dix-sept heure et six minutes qu'il m'escortait chez moi. Je repoussa sa main qu'il me décoiffait et lui tira la langue avant de continuer mon chemin en me recoiffant vite fait. Mais il était encore là. Je commençait vraiment à en avoir marre. Je le frappa sur l'épaule et il me fit de gros yeux. Il avait l'air choqué, mais aussi amusé. Oui, c'est bien ce que je pensais. Il n'avait rien senti du tout. Je soupira claquant ma main sur mon front, désespérée et il rigola encore plus. Il ne comptait pas me lâcher et à ce rythme là, je n'arriverai chez moi que dans un quart d'heure.
_ D'accord, d'accord, petite chinoise, tu veux que je te laisse ?
Mes yeux brillaient enfin, je m'en fichais qu'il se soit trompé en m'appelant « petite chinoise », je ramena ma main droite sur ma poitrine et prononça pleine d'espoir :
_ Oh oui, ce serait vraiment merveilleux.
En effet, je me foutais de lui. D'ailleurs, il le comprit direct et grimaça. Il fit mine d'être triste et s'éloigna en trainant des pieds, tête baissé, mains dans les poches, la mine empli de tristesse. Je fis un tout petit « yes » en serrant le point devant moi et continua mon chemin en souriant bêtement. Enfin tranquille ! Mais malheureusement je sentis deux mains se poser sur mes épaules.
_ Bou !
Le revoilà ! Je sursauta et me retourna en frappant cet abruti dans le ventre. Mais il arrêta mon poing et me tordit doucement le bras. J'étais maintenant dos à lui, il me tenait le bras, si il tirait, il me le cassait ! Il est fou ? Je détestait que des gens comme lui prenne le dessus sur moi. Il m'exaspérait réellement. J'eus très vite les larmes aux yeux, exténuée d'avoir à lui dire de dégager. Il me regarda bizarrement et je pu murmurer en tremblant :
_ Tu me fais mal...
Je crois que j'avais peur. Pas de lui, mais si il faisait le moindre geste et qu'il me tirait sur le bras, j'hurlerai de douleur. Il me lâcha doucement et je me frotta le bras, séchant mes yeux humides et la buée qu'il y avait sur les verres de mes lunettes.
_ Je m'excuse, je ne savais pas que je te faisais aussi mal.
Il semblait vraiment embêté. Je crois qu'il avait comprit qu'il m'avait fait mal. Mais quel idiot aussi ! J'hocha la tête et récupéra mon sac qui était tombé puis je m'éloigna en accélérant le pas. Il ne me suivait plus. En fait il était passé sur le trottoir d'en face et il marchait, son casque sur les oreilles sûrement en direction de sa maison. Quand j'arriva enfin chez moi, je monta les escaliers à toute vitesse, balança mon sac à côté de mon bureau, me détacha les cheveux et m'effondra sur mon lit. Je regardait mon bras douloureux et le frotta avec ma main gauche. Je me leva et me dirigea vers la salle de bain. J'avais bien besoin d'une douche maintenant. Je jeta mon pyjama sur le lavabo et me déshabilla pour ensuite entrer dans la douche. Une fois propre, j'enroula une serviette autour de mes cheveux mouillés puis j'enfila un jogging bleu puis un tee-shirt large blanc, ce qui me servait de pyjama. Je descendis à la cuisine. Ma mère s'y trouvait. Je lui embrassa la joue puis m'assit à table.
_ Comment s'est passé ta journée ma chérie ?
_ Bien, mais je suis quand même fatiguée.
Elle sourit tout en frottant les assiettes qu'elles venaient de laver puis je me leva pour l'aider.
_ Tu t'es fait de nouveaux amis ?
Je soupira comme si elle m'avait posé la pire des questions, et voulant éviter de parler d'Oliver, qui n'était d'ailleurs pas mon ami, je secoua la tête. Elle tourna la tête vers moi et me dit en souriant :
_ Bon, ce n'est pas grave, tu as le temps. Va te sécher les cheveux ou tu vas attraper froid.
Je hocha la tête puis rangea les assiettes dans le placard. Je me rappela soudainement qu'il fallait que je demande si Louise pouvait venir demain alors avant de franchir le seuil de la cuisine, je lui demanda.
_ Dis, Louise peut passer la journée à la maison demain ?
Elle me dit oui, bien évidemment et je pu monter dans la salle de bain le sourire aux lèvres. Je prévins Louise en lui envoyer un SMS mais elle ne répondit pas immédiatement. Après m'être séché les cheveux, je passa dans la chambre de ma sœur. Elle jouait sagement avec d'anciens jouets qui étaient les miens quand j'avais son âge. Quand elle m'aperçut, adosser à sa porte, elle se leva et me sauta au cou. Oui, bonjour à toi aussi, Hisa.
_ Tsu ! Te revoilou !
Oui, me « revoilou ».
Chapitre IV
I love you so
Je ne voyais plus Hatsu. Elle avait quitté la salle de cours extrêmement vite. C'était d'ailleurs assez rare, en général il lui fallait pas mal de temps pour ranger ses affaires. J'avais remarqué que le nouveau s'était installé à côté d'elle, et la connaissant, ils n'avaient pas dû beaucoup s'adresser la parole. Moi, en revanche, avait essayé de discuter avec Max qui répondait certes à mes questions, mais ne s'attardait sur aucun de mes sujets lancés. Il préférait apparemment dormir ou dessiner. Car oui, Max est un artiste ! Enfin, il dessine vraiment bien. Et puis il a beaucoup d'imagination. J'avais entendu dire qu'il voudrait faire une école d'art plus tard. Le rouquin n'avait même pas entendu la cloche sonner, je m'occupais donc de ranger ses affaires dans son sac en soupirant pendant qu'il me regardait faire, des points d'interrogations dans les yeux. Dans la cours, je chercha Tsu du regard, scrutant absolument tout le bâtiment, les moindres recoins, les toilettes, etc. Elle devait déjà être parti alors je rejoignis Max puis lui proposa de rentrer avec moi. Évidemment il accepta, sans trop savoir ce que je lui avais demandé. Nous traversâmes alors la cours puis on se retrouva dans la rue. J'étais pressée d'arriver chez moi, rejoindre mon petit frère qui n'avait que deux ans puis mes parents. J'étais vraiment collée à mes parents, je ne sais pas pourquoi. Je les suivais partout, tout le temps. Un peu comme avec Max. J'étais vraiment pot de colle avec lui mais il ne s'en était jamais plain. Il marchait à côté de moi, les mains dans les poches, le dot courbé, son casque sur les oreilles avec probablement le son au maximum puisque j'entendais moi-même la musique qui en sortait. J'hésita à prendre la parole, ayant peur de parler dans le vide, alors je préféra me taire. Je n'allais quand même pas faire tout le trajet en le regardant, perdu dans son monde. Je ralentis un peu car je le devançais et à ce moment je me sentis basculer. Je secoua mes bras brusquement de haut en bas car je tombais en arrière ! Mais bizarrement je ne toucha pas le sol. Aucun choque. Pas de chute. Max avait ses bras autour de moi et j'étais dos à lui. Il m'avait rattrapée. Heureusement pour moi, sinon j'aurai probablement cassé mes lunettes en les faisant tomber. Je me releva immédiatement puis devint rouge. Je le sentais. La peau de mon visage brûlait. Il posa sa main sur ma tête et soupira de soulagement en exagérant.
_ Eh ben, heureusement que j'étais là.
Je le regarda, les yeux écarquillés, encore un peu sous le choque puis je m'écarta de ses bras pour me retrouver face à lui. Je secoua la tête et me baissa légèrement pour le remercier. Hatsu et ses mimiques japonaises m'avaient contaminées.
_ Merci beaucoup !
Il se frotta le front et me sourit bêtement, puis je fit de même. Il recouvra rapidement son air endormi et mou alors que nous marchions toujours. J'espère qu'Hatsu allait bien, d'ailleurs. Peut-être était-elle parti vite car elle se sentait mal ? Je sorti mon téléphone de ma poche et je lui rédigea un SMS, histoire de savoir où elle était, et si tout allait bien. Il était rare que nous ne rentrions pas ensemble. Mais mon téléphone me glissa des mains et c'est l'autre geek qui le rattrapa de peu. Il fronça les sourcils en me le rendant.
_ T'as fini d'être aussi maladroite ? Fais un peu attention Louise.
Il semblait un peu exaspéré mais pas vraiment en colère. Je baissa la tête, vexée, et il sembla le remarquer. Il soupira et posa ses mains sur mes épaules en me secouant légèrement d'avant en arrière. Je tenais mes lunettes pendant que lui, rigolait encore une fois, bêtement.
_ Ah, petite Louise, tu es si mignonne.
Je rougis une fois de plus puis souris mais il ne me vit pas. Qu'il était gentil. Vraiment, je l'aimais.
Oui, vraiment.
Le seul de la porte était couvert de boue, et le sol de la maison empli d'empreintes de terre. J'écarquilla les yeux et contourna toute cette saleté pour arriver dans la cuisine avant de déposer mon sac dans l'entrée. Ma mère semblait fatiguée. Elle avait de grosses cernes et n'était toujours pas habillée, elle trainait donc disgracieusement en pyjama dans la maison. Elle me fit tant de peine que je m'abstins de lui demander ce qu'il s'était passé. Je me contenta de prendre la serpillère qu'elle tenait dans ses mains puis de nettoyer les traces. Elle sourit puis me fit un bisou sur le crâne en me murmurant un petit « merci, tu es un ange ». Thomas, mon petit frère fit alors son apparition devant moi. Il était si adorable. Il avait de grands yeux bleus, les cheveux blonds et bouclés, puis une petite dégaine maladroite. En fait je crois que nous nous ressemblions beaucoup. Il sauta sur moi, ses chaussures pleine de boue en criant :
_ Louise ! Te revoilà !
Je le prit dans mes bras puis lui donna une pichenette sur le bout du nez. Il était tellement mignon, mais il avait également sali la maison. Je lui tendit un torchon mouillée puis lui ordonna gentiment de m'aider. Il ne râla pas et s'accroupit immédiatement pour nettoyer les dégâts qu'il avait causé. Puis il me fit son sourire angélique, tout en rigolant et en chantant. Il était comme Hatsu. Toujours de bonne humeur et serviable. Je sursauta quand je me rendis compte que j'avais oublié d'envoyer un SMS à mon amie !
Chapitre III
Un adversaire peu commun
Avec mes deux amis, nous rentrâmes donc dans la dernière salle que nous verrions aujourd'hui en glissant un « bonjour » rapide et mou à notre professeur. Oui, je suis polie, c'est la moindre des choses envers un adulte ou un ainé. Comparé à certains élèves qui croient que nos chers instituteurs ne sont que de simples robots, moi je pense qu'ils sont là comme nous et qu'ils ont eux aussi eu leur dose de cours quand vient la fin de la journée. Mais cette fois je ne pus m'assoir près de ma chère amie Louise car Max m'ayant devancé, avait déjà installé son peu d'affaires sur la table. Louise me regardait avec des yeux de chiens battus alors que Max dormait déjà éveillé. Je grimaça en soupirant puis m'assit sur la dernière table qu'il restait au fond de la classe. Génial, j'allais passé tous mes cours de physique au fond de la classe en compagnie du radiateur, ce qui était déjà bien pour l'hiver. Mais il faut croire que j'avais parlé trop vite car un sac atterrit lourdement sur ma table. Je sursauta puis leva la tête vers mon assaillant qui n'était autre qu'Oliver. Il n'allait quand même pas se mettre à côté de moi. Je scruta la classe, il ne restait en effet aucune place. Mais il avait qu'à arriver avant celui-là, je ne voulais pas de lui, moi ! Moi qui n'ai rien demandé à personne. Il s'assit mollement sur la chaise à côté de la mienne et il se trouvait maintenant à à peine vingt centimètres de moi alors que j'étais pratiquement collée au mur. Non seulement il s'installe sans me demander mais en plus il prend toute la place cet ingrat. Je sortis rapidement mes affaires puis écouta le cours même si cet abruti me distrayait vraiment beaucoup. Je me forçais de ne pas le regarder même si c'était très difficile. Il était vraiment beau car il avait un visage d'ange avec de grands yeux noirs puis des cheveux bruns coiffés en bataille. Et puis il avait un style simple mais vraiment classe. Enfin, classe, j'espère pour lui qu'il se pointera jamais dans une soirée habillée comme ça. Sweat – baskets c'est bien jolis mais pas super élégant. Je déglutis quand il tourna la tête vers moi et me sourit comme si il se fichait complètement de moi. Je n'avais pas du tout fait attention au temps que j'avais passé à l'observer.
_ Hatsu, c'est ça ? Me lança-t-il alors que je dérapa sur mon cahier quand je l'entendis prononcer mon nom. Je posa mon stylo et croisa mes doigts sur les tables en lui répondant d'un sourire gratiffiant :
_ Oui, c'est moi, pas très difficile à deviner.
Il haussa les épaules et tourna la tête vers un autre asiatique, un chinois cette fois-ci, vraiment laid, couvert de boutons portant un appareil dentaire et ayant les cheveux plutôt gras. Je compris qu'il pensait que mon nom aurait pu être le sien.
_ Je te remercie mais Hatsu est un nom féminin ainsi que Japonais, alors cette chose n'a rien à voir avec moi, compris ?
Il ricana tout doucement pour que le professeur ne l'entende pas puis il s'empara d'une mèche de cheveux qui s'était échappée de mon chignon et qui reposait sur la table pendant que j'écrivais. Il jouait avec, l'enroulant autour de ses doigts en regardant cela comme le plus beau des spectacles. Sentant que quelque chose me chatouillait, je me releva brusquement et ramenant ces cheveux vagabonds vers l'arrière. Je le fixais avec de grands yeux puis me remit à écrire. Il était vraiment bizarre. Il rigola une seconde fois et me sortis soudainement :
_ Pourquoi es-tu autant sur la défensive, petite chinoise ?
Je souffla doucement et me tourna vers lui en m'éloignant un peu plus vers le mur. Je n'étais pas chinoise, mais japonaise, est ce si dur à retenir ? En plus de quel droit jugeait-il ma taille celui-là ?
_ Premièrement je suis japonaise, et non chinoise, je souligna bien mon dernier mot pour lui faire comprendre puis je continua, en plus je ne suis même pas petite.
Il abandonna puis se remit lui aussi à écrire ce qui était marqué au tableau. Nous restâmes silencieux durant tout le reste du cours et ce n'est qu'une éternité après que la sonnerie retentit. Je rangea immédiatement mes affaires puis je sortis rapidement de la classe et lâchant un rapide « au revoir » à l'instituteur. J'allais donc devoir passer tous mes cours de physique avec ce malade ? De toute manière, si il ne parlait pas, ça allait. Voyant Louise rigoler avec Max, je pensais qu'elle serait heureuse de faire le trajet seule avec lui donc je parti directement du collège et je commença à marcher dans la direction de ma maison. Quand je sentis quelque chose s'appuyer sur ma tête. Un bras ? Puis une voix.
_ Petite chinoise.
Chapitre II
Surprise
Il est huit heure et trois minutes, nous sommes en classe, et bien évidemment je me suis mise à côté de Louise. Comme elle ne voulait pas être au fond de la classe, on a décidé que dans chaque cours on se mettrait en milieu de salle. Max, en revanche, était à la dernière table. Facile de deviner pourquoi : au moins là-bas, il pourra dormir en toute discrétion. C'est ça le pire avec Max, il a de bons résultats mais on croirait qu'il n'écoute rien en cours. Peut-être qu'il enregistre tout en dormant, qui sait. Comme chaque année, on nous distribua notre emploi du temps ainsi que nos carnets puis nos cartes d'identité pour pouvoir passer à la cantine. A vrai dire, c'était un peu quartier libre ici, sachant qu'on était tombé sur un professeur plutôt « relax », donc pendant qu'il distribuait les feuilles, on pouvait parler, mais pas trop fort. En tout cas assez doucement pour pouvoir entendre une personne toquer à la porte. Tout le monde se tût et se tourna vers le prof qui se hâta d'aller ouvrir. C'était... mais oui ! Je le reconnaissais. C'était le garçon qui m'avait montré par où était allé ma classe. Celui devant lequel j'avais rougit, auquel j'avais répondu plutôt froidement. Trop tard pour s'excuser, il m'avait probablement oublié. Du moins cette scène. Je me fis toute petite car je ne sais pas trop pourquoi, je n'avais aucune envie qu'il me voit. Louise, elle, remplissait déjà tous les papiers qu'avaient donnés le professeur. C'était M. Rodolphe d'ailleurs. Un monsieur bien sympathique avec ses élèves, et assez blagueur.
_ Bonjour monsieur, je suis nouveau, on m'a dit que la classe dans cette salle serait la mienne, je dois être sur la liste. Je m'appelle Oliver Stevens.
Il me jeta quand même un coup d'œil qui me fit rougir immédiatement puis je me frappa au front assez fort pour que Louise remarque que j'avais les larmes aux yeux.
_ Tsu, pourquoi tu te frappes comme ça ? Tu t'es fait mal toute seule !
Louise me regardait avec des yeux ronds comme des billes puis releva la tête. Effectivement, je m'étais frappée un peu fort, j'avais mal maintenant. Je me frottait le front quand je sentis quelqu'un effleurer mon bras. C'était ce fameux Oliver. Je sursauta sans le regarder puis souffla discrètement pour me rassurer. Il s'assit à côté de Max, ce qui était plutôt bizarre. Enfin pas tant que ça, Oliver était nouveau, il n'avait jamais vu Max avant. La plupart des gens ici ne s'assoit pas à côté de lui car il a la tête d'un gros geek endormi. Le rouquin sursauta et fit tomber sa tête qu'il tenait d'un seule main depuis tout à l'heure sur sa table. Louise rigola doucement. En fait Louise adorait Max. Je crois même qu'elle en était amoureuse. Je trouvais ça trop mignon. Lui, était idiot de s'attarder sur aucune fille, Louise est vraiment adorable. Il fronça les sourcils en voyant son voisin puis croisa les bras sur la table en posant sa tête. Quel fainéant. Oliver se lasserai bien vite de l'avoir pour voisin. Quand la cloche sonna nous changeâmes de salle pour arriver en classe de maths. Je déteste les maths même si je me débrouille bien. Parfois je ne comprends vraiment rien. Après avoir fait toutes nos classes, ce fut l'heure de la récréation. Oui, même nous, collégiens, avons le droit à une courte pause. Je posa mon sac dans mon tout nouveau casier puis arpenta les couleurs en direction de la cour suivie de Louise. Je songeais à cet Oliver. Il était bizarre quand même. Il n'avait pas parlé de tous les « cours » et il se mettait toujours avec Max. Il était amoureux de lui ou quoi ? Bon, il est nouveau, il a pas grand monde avec qui parler mais il n'a même pas essayé de sympathiser avec ce geek de première. Louise me tapa sur l'épaule et je sursauta. Elle s'obstina immédiatement et recula un peu.
_ Tsu, tu vas bien ? Tu ne parles pas depuis tout à l'heure, et puis je te rappelle que la porte qui mène vers la cour est de l'autre côté.
J'acquiesça tout en replongeant dans mes pensées mais cette fois ci je fis attention de suivre Louise. Ce que je pouvais être bête parfois. Penser à un garçon que je ne connaissais même pas. Et puis j'étais déjà exténuée. Il était déjà quinze heure et seize minutes et je baillais. Je n'avais presque pas dormi après tout. Heureusement que demain c'était samedi. C'était d'ailleurs bizarre de reprendre un vendredi. Mais le jeudi avait été consacrés aux première année de collège. J'avais les mains dans les poches et la tête baissée, Louise me regardait vraiment bizarrement. Elle avait l'air de s'inquiéter alors je releva la tête et lui sourit pour la rassurer. Puis j'étirai les bras en lâchant un soupir de fatigue en ramenant mes mains derrière ma tête.
_ Je vais bien Louise, je suis juste fatiguée, arrête de me dévisager comme ça.
La petite blonde que j'aimais tant baissa le menton et sourit à son tour en plissant ses jolis yeux bleus. Je lui frotta le crâne en ébouriffant ses cheveux d'or puis on s'assit sur un banc.
_ Dis, Tsu... tu crois que Max m'aime bien ? Bafouilla-t-elle en rougissant. Je faisais comme si je n'avais rien vu pour ne pas l'embarrasser encore plus puis j'ouvris la bouche une fois pour la refermer aussitôt. Et les mots évidents me vinrent d'un coup.
_ Évidemment, on est ses meilleures amies, il nous adore et tu le sais. Dis moi, Louise, tu serais pas amoureuse de notre cher rouquin ?
Je plissais les yeux plus qu'il ne l'était déjà en la fixant. En fait je la taquinais, je savais qu'elle me répondrait que non, mais elle était tellement drôle quand elle ne savait plus quoi dire.
_ Mais non, voyons, Hatsu ! Il ne parle pas beaucoup, c'est tout.
J'haussa les épaules et regarda le ciel. Max ne parle jamais, elle le sait. Mais il est généreux, à l'écoute et vraiment gentil. En plus il ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais qu'il fait attention aux gens qu'il aime même si il n'avoue jamais ses sentiments. Je sourit à Louise comme si je la prenais en pitié et voilà qu'elle boudait. Quelle susceptible celle-là ! Je ricana et c'est à ce moment que Max nous rejoignit.
_ Tchô les filles, ça va ? Dit-il après un bâillement.
Je le fixa en rigolant puis donna une tape sur la tête de Louise.
_ Oui mais boucle d'or s'inquiète pour toi.
Ma meilleure amie rougit immédiatement puis me tourna le dos. Je la chatouilla pour la faire rire mais elle ne réagit pas. Je m'excusa en étouffant mes rires et elle se rassit normalement même si elle boudait toujours. Max s'assit à côté d'elle, passa son bras autour de son cou presque en l'étranglant et lui frotta la tête avec son poing.
_ Je vais bien, t'inquiètes, je suis fatiguée, comme Tsu, c'est tout !
Il était vraiment bon de revoir ses amis. Ils m'avaient manqués, c'est vrai. Plus que n'importe qui. Quand je scruta la cour pour voir un peu les nouvelles têtes, j'aperçus Anna, qui parlait déjà avec Oliver. Anna est une peste, superficielle qui a toujours toutes les nouvelles fringues et technologie à la mode. Rien à faire avec elle, c'est qu'une égoïste. Elle essayait peut-être déjà d'attirer le nouveau dans son camp mais j'ai l'impression qu'il s'en fichait un peu de ce qu'elle disait. Quand il me vit il me salua de la main et je tourna immédiatement la tête. Quel nul, je ne le connais même pas. Quand la cloche sonna, je soupira puis nous retournâmes en cours, Louise, Max et moi.
Et Oliver.
Chapitre I
La rentrée
Il est six heure et vingt – huit minutes. Je n'ai pratiquement pas fermé l'œil de la nuit et je dois pourtant me lever dans une demi-heure. A vrai dire je viens de gâcher la nuit pendant laquelle je devais récupérer toute l'énergie nécessaire pour une rentrée des classes. Oui, les vacances d'été sont malheureusement terminées, et c'est aujourd'hui que je reprends ma vie de collégienne. Je m'appelle Hatsu Mori. Étrange nom, me direz – vous, mais peut-être l'auriez – vous deviné, je suis japonaise. Mes parents se sont installés en France peu de temps avant ma naissance. J'ai à présent treize ans et être ici, en Angleterre, ne me dérange pas puisque je n'ai jamais vécu au Japon. Comme il est impossible pour moi de me rendormir, je préfère me lever et me diriger vers mon sac pour vérifier encore une fois si tout est dedans. Et comme hier, absolument tout était à sa place. Je ne suis pas pointilleuse, ni très organisée, mais quelle jeune fille ne vérifiait pas le contenu de son sac, sa tenue ou même sa coiffure au moins cent fois avant de se décider à partir ? Sachant qu'une demi-heure, ça passe lentement quand on ne fait rien de bien intéressant, je tentais d'accomplir le plus de tâches possibles. En commençant par faire mon lit, ranger mes vêtements qui trainent, débrancher mon téléphone de son chargeur avant de le reposer sur ma table de nuit, etc. Il me restait maintenant un quart d'heure pour déjeuner et me préparer. J'enfila vite-fait un jean bleu-marine ainsi qu'un sweat noir ne me mettant pas vraiment en valeur après avoir mit un tee-shirt blanc assez large, puis je fila dans la sale de bain pour me passer un coup de brosse. C'est assez rapide pour moi de me coiffer sachant que mes cheveux noirs de jais sont extrêmement fins et lisses. Je dois avouer que j'avais les cheveux longs, trop longs, je les attacha donc rapidement en chignon décontracté. Pour une rentrée, j'avais un peu négligé ma tenue, c'est vrai, mais je n'étais pas difficile donc ça me convenait parfaitement. Je me chaussa, pour finir, de mes converses blanches, ne prenant pas le temps d'attacher les lacets puis je posa rapidement mes larges lunettes noires sur mon nez. J'étais prête, et ça en dix minutes. Ne voulant pas être en retard pour mon première jour de cours, je me contenta de prendre un bout de pain puis de le manger tout en sortant discrètement de la maison pour ne réveiller personne. Oui, mes parents dormaient, ainsi que ma petite sœur, Hisa, et je voulais qu'eux profitent encore un peu des vacances puisque la petite ne reprenait que dans trois jours. Je marchais en direction du collège quand je sentis quelqu'un me heurter violemment. J'en lâcha mon crouton de pain et me retourna d'un mouvement net. Je soupira en voyant qui se trouvait par terre. C'était Louise. Qui ? C'est qui celle là ? Louise, c'est ma meilleure amie, elle est adorable. Extrêmement timide, elle est aussi la première de la classe. Du moins elle l'était l'année dernière et elle le sera probablement cette année aussi. La petite Louise ne fait qu'un mètre quarante-cinq et elle en plus elle est tassée dans ses cheveux d'or tout bouclés. C'est un petit ange, elle a un visage vraiment mignon et des grosses joues, puis aussi des lunettes rondes. En fait, elle me fait un peu penser à un bébé. Et puis qu'elle est maladroite. Je n'oserai compter le nombre de fois qu'elle a cassées ses lunettes. Je lui tendit la main pour l'aider à se relever puis la tira brusquement jusqu'à moi. Elle récupéra son sac qu'elle tenait maintenant fermement dans ses bras puis remit ses lunettes en place avant de me lancer :
_ Merci Hatsu ! Comment vas-tu ? Tes vacances se sont-elles bien passées ? Et puis ta sœur ? Tes parents ? Ils sont contents ? Une chance que je tombe sur toi, je ne voulais pas arriver seule au collège ! Si on faisait le chemin ensem...
J'avais mit ma main sur la bouche de Louise pour la faire taire tout en me frottant les yeux sous mes lunettes. Elle n'avait pas changé, elle enchainait les phrases vraiment rapidement ! Je la lâcha puis lui sourit en lui donnant une pichenette sur le front.
_ Arrête de me poser tant de questions, on aura largement le temps d'en parler en chemin. Allez, allons-y ou on va arriver en retard.
Elle s'excusa puis s'élança sur mes talons en préservant son sourire angélique qui ne l'a quittait jamais. Elle était vraiment gentille et adorable. Même si nous étions vraiment différentes, je l'adorais. C'était ma meilleure amie, et elle le restera toujours. Nous nous étions rencontrées en primaire, alors qu'une bande de garçons abrutis voulaient lui voler les quelques bonbons qu'elle avait ramenés, je leur avais tellement mal parlé, tellement rabaissés, qu'ils avaient préféré laisser tomber. En fait je ne me bas pas très bien, puis je ne suis pas une armoire à glace, je fais à peine un mètre cinquante-cinq mais j'ai vraiment le sens de la répartie et parfois les mots sont plus utiles que les gestes. Bref, depuis ce jour, elle me collait partout, et nous sommes maintenant inséparables. Alors que nous nous étions racontés nos vacances pendant le trajet qui menait au collège, on avait croisée Lilas, une fille vraiment sympathique, Irlandaise, qui ne pouvait cacher ses origines sachant qu'elle était rousse et extrêmement pâle. Nous fîmes le chemin toutes les trois et en arrivant au collège, on voyait déjà une tonne d'élèves entassés dans la cours du bahut. Je respira un grand coup et tenta de me faufiler parmi eux en tenant le main de Louise pour ne pas qu'elle se perde. Nous étions au moins mille au collège, et puis on se trouvait en plein cœur de Londres, après tout ainsi que dans une école assez réputée. Nos parents avaient demandés au directeur de l'école de nous mettre dans la même classe, Louise et moi, nous cherchions donc toutes les deux un groupe d'élèves qui pourrait l'être. J'aperçus soudainement Anaïs qui apparemment nous faisait de grands signes avec une fille que je ne connaissais pas. Anaïs est aussi une de mes amies étant dans ma classe l'année dernière. Avec Louise, on les rejoignit donc puis elle ne dit en criant presque à cause du bruit, tout en pointant du doigt un papier avec des noms dessus :
_ Regardez, vous êtes sur la liste, on est dans la même classe, c'est génial non ? La 4°6, compris ? On va rester là et attendre notre prof.
Anaïs avait tout d'une déléguée. Elle se chargeait de tous les élèves tout le temps, réglait les problèmes de classe et même ceux qui existaient en dehors du collège. Avec Louise on l'a voyait bien devenir avocate. On attendait donc notre professeur, et on ne pouvait même pas discuter sachant qu'il fallait répéter nos phrases pour se faire entendre correctement. Puis d'un seul coup je me sentis virer vers la droite. Mais... je tombais ! J'atterris lourdement sur les fesse lâchant mon téléphone au passage puis je ne le vis plus. Je secoua la tête et quand je la releva, je vis Max qui me tendait la main. A mon tour de jouer la Louise. Max était mon meilleur ami. Il était un peu bête. Enfin il avait de très bons résultats scolaires, mais il ne pensait qu'à la technologie. Il ne parlait pas souvent et avait toujours l'air fatigué. En plus c'est un vrai chewing-gum, il ne fait pas de sport et il est constamment courbé. En plus il traine des pieds, tellement que ses pauvres chaussures en toiles sont presque mortes. De visage, il est plutôt mignon. Il a un les yeux verts et il est très roux aux cheveux bouclés. Oui, oui, roux ; poils de carotte. Et puis il a presque les même lunettes que moi. Mais ce que je préfère, c'est ses tâches de rousseurs, ça lui donne un charme supplémentaire. Bref, je m'accrocha à sa main blanche mais me rendant compte qu'il ne m'aidait pas du tout je le lâcha et me releva toute seule.
_ Espèce de nul ! A cause de toi mon téléphone a volé je ne sais pas où.
Je râlait pendant que lui me regardait d'un air bête, comme si il ne savait pas de quoi je parlais. Quel abruti ce Max. Il ne m'aide même pas à retrouver mon téléphone. Quand je le vis enfin, je me baissa pour l'attraper mais quelqu'un shoota malencontreusement dedans.
_ Mais c'est pas vrai ! M'écriais-je.
Puis je l'attrapa une bonne fois. Je soupira de soulagement et me releva tout en cherchant Louise et les autres membres de ma classe. Ils avaient disparus. Quelle cruche ! J'avais oublié que le prof arriverait d'un moment à l'autre. Quand je sentis une main sur mon épaule. Je me retourna et je vis un garçon que je ne connaissais pas. En fait, même l'année dernière, je ne l'avais jamais vu.
_ Tu es Hatsu, non ? J'ai vu ta classe partir par là, regarde, on voit encore une petite blonde qui t'attends.
Je m'écarta un peu gênée car il était vraiment beau puis je le salua brièvement. Habitude de mes parents. Habitude japonaise si vous préférez.
_ La petite blonde c'est Louise s'il te plait. Je suis bien Hatsu. Hatsu Mori. Merci, je dois filer.
Il me regarda courir vers ma classe et quand j'atteignis enfin mon amie, nous rentrâmes lentement dans le bâtiment, puis dans une salle de classe.